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Amour-des-livres.eu

© Jean Coronel.

J’ai l’impression d’avoir rencontré dans un coin de la mémoire de l’humanité une continuité de nos aïeux qui vécurent plusieurs millions d’années avant notre ère. Dans un premier roman je lui ai donné le nom Yan, et aux personnages des grognements divers mais c’est bien plus loin qu’il m’aurait fallu aller.

 

Faisons l’impasse sur notre passage réel dans le monde des petits rongeurs ou autres qui surent survivre aux plus grandes catastrophes. Sans leurs petites tailles et leurs besoins réduits nous ne serions pas là.

J’ai peut-être rencontré, par exemple, un Adapis nous ressemblant beaucoup déjà ou un de ses proches qui devait devenir l’un de nos lointains grands-pères.

Je me contentais de faire appel au premier des hominidés qui se trouvait sur le point de prendre conscience qu’il quittait le monde animal pur, qui n’agissait que par reflexes pour celui des hominidés.

Il avait réussi son examen de passage dans la branche des Homininés.

Dans ceux-ci, notre petit grand pèren Hom, qui  fut mon premier personnage.

Un clin d’œil à notre langue, mais il devint Yann par la suite personnage récurrent qui traverse les millénaires. Ou millionnaires.

Cet aïeul, un sacré bonhomme, vous en jugerez. Quand je l’ai rencontré, pour la première fois, il quittait la forêt et son insouciance grégaire. Point de paradis partagé avec une Eve mais ses proches avaient péri quand cette terre africaine devenue si célébré s’était ouverte et que les volcans crachaient leurs entrailles.

Ce fut lors de la création des immenses cassures entre les continents. Les éléments qui avaient manqué l’engloutir l’avaient jeté tout innocent en pâture à ce vaste monde. Sa forêt ne lui a pas manqué longtemps.

Le petit bonhomme de 1 m 25 et 25 kilogrammes ne sait pas au début qu’il est un animal différent des autres. Son instinct domine son esprit et lui dicte ce qu’il doit faire.

Au départ l’un des plus importants avec celui de trouver à manger et à boire était celui de la procréation

Bientôt, perdant un peu les réflexes de la forêt, un certain nombre d’intuitions commence à poindre. Avec l’intelligence vient le questionnement.

Dans son troupeau il ne réfléchissait pas et n’avait pas conscience d’exister en tant qu’individu, ne s’intéressant pas aux autres, il se contentait de vivre auprès d’eux. Il les percevait avant cela plus comme un ensemble que comme des individualités qui avaient toutes de l’importance.

La nécessité l’a forcé à avoir conscience de lui-même, puis sa nouvelle vie l’a mis dans l’obligation de partager et de s’occuper des autres.

Au cours de cette évolution, Il fut longtemps dans l’incapacité de de communiquer ce qu’il ressentait, les gestes et les grognements ne suffisaient pas. Il entrevoit vaguement que jusqu’à maintenant, il n’avait jamais eu à faire l’effort de comprendre les évènements pour prendre des décisions.    Son cerveau sollicité par la détresse s’en mis en évolution rapide.

Pour apprendre à s’assumer la faim, la soif et la peur sont de bons moteurs. Il reste toutefois handicapé par une mémoire qui ne lui permet pas d’enregistrer beaucoup d’idées, tout s’efface quand la journée se termine.

La cueillette des fruits devenant difficile la nourriture carnée, « nous » sauve la vie. Il en découvre les bienfaits en voyant les carnassiers s’en repaitre et, bientôt, de charognard il devient chasseur. Ce fut sans doute uniquement ses dons d’observation qui lui permirent de progresser.

Forcé par la nature à se déplacer sans cesse les lieux ne le fixent pas longtemps. Il a l’impression qu’il ne pourra jamais s’arrêter et cette forme de migration l’obligeant à l’adaptation maximale au milieu avive son intelligence.

Les mains libérées mais sans aucun moyen de portage il passe aussi bien les hautes montagnes que les mornes déserts.

Sa vue ne porte pas encore bien loin, mais il sait se servir de son odorat et de ses oreilles.

Il a fort à faire aussi essaime-t-il certains de siens sur son passage. Prisonnier entre les eaux et les déserts il se dirige toujours devant lui, il n’y a pas de raison de revenir en arrière. Dans son esprit le gibier fuit toujours dans le même sens, il ne lui vient pas à l’idée qu’il ait pu revenir sur ses pas. Il essaime les siens sur son passage, la plupart des Africains doivent être mes cousins, non point issus de germains, mais de la forêt primitive.

Malgré la faible capacité de sa boite crânienne, je suis sûr que cet individu-là était intelligent, certains diront que c’est seulement de l’instinct, je ne peux le croire. Sinon il n’aurait pas pu amener sa progéniture au troisième millénaire apr. J.-C.

HOMM
Lettre à grand-père

Je t’admire particulièrement, toi, petit homme en devenir, qui a su t’adapter à ces temps si difficiles que mon esprit t’égare en évoquant ce qu’a été ta vie. J’essaie de partager tes bonheurs et tes joies.

J’imagine que la nature qui t’a forcé à inventer ton avenir t’avait donné des moyens qui nous manquent actuellement pour être à ta hauteur.

Est-ce que tu prenais plaisir à découvrir tous ces espaces que nul n’avait foulés avant toi ? Je te sens plein de confiance en cette création qui te laissait une si petite place.

Quel miraculeux courage ont eu nos mères qui commençaient à procréer dès l’âge de huit, neuf ou dix ans ! Compte tenu de leur courte vie, la nature leur imposait une grande quantité d’enfants dont beaucoup ne vivaient pas longtemps.

Même si les microbes que nous connaissons et la pollution moderne n’existaient pas, il est facile d’imaginer les difficultés d’amener les petits à l’âge adulte, dans un dénuement aussi total.  C’est une belle leçon que vous nous donnez chers grands aïeux.

Quand l’un de ses trois repas journaliers est retardé ou médiocre, l’homme moderne devient souvent d’une humeur massacrante. Il cherche des responsables à cette pénurie qui l’oblige à ouvrir son réfrigérateur pour quérir un en-cas. Et vous, chers humanoïdes, vous avez fait en sorte de tenir coûte que coûte jusqu’à nous dans cet incroyable dénuement.

Soyez-en remerciés. Même ceux de notre époque qui n’ont pas grand-chose ont tellement plus que vous !

Je suis moins étonné, en vous observant, de votre précocité depuis que je vois les toutes dernières générations de petits enfants. À huit ou neuf ans, ils sont plus éveillés que je l’étais à quinze.

J’en arrive à me demander si l’éducation à une certaine époque n’a pas diminué les potentiels immenses qui sont dans la nature des petits des hommes.

L'itinéraire en AFRIQUE

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